Senones
TE030 Senones
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Senones1806 - 1990s F-88210 Senones Ville-usine textile |
Senones, une capitale princière devenue ville-usine à reconvertir Photo : Humbert, CERPA 1998 |
Simon Edelblutte
Les photos montrent le cœur de la petite ville de Senones, 3 000 habitants, au fond de la vallée du Rabodeau, affluent de la Meurthe. Cette cité est remarquable par l’imbrication de l’industrie dans son bâti, rarement visible dans les Vosges où les usines s’installent généralement un peu à l’écart du village existant préalablement. Ici est née la plus ancienne usine textile des Vosges, en 1806, dans les locaux de l’ancienne abbaye vendue comme bien national à la Révolution (au centre du cliché). Un ingénieur anglais, John Heywood, intéressé par ces grands bâtiments à étages et aux larges fenêtres, y a installé une filature, point d’origine d’un très vaste ensemble d’usines textiles implantées dans toute la vallée et même au-delà. À Senones même, son usine s’agrandit par l’achat en 1818 de l’ancien château (au fond) des princes de Salm, petite principauté indépendante de 1751 à 1793 et dont Senones était la capitale. Pour assurer l’alimentation énergétique des usines en période d’étiage, deux étangs sont creusés en 1828 (derrière le château) dans les jardins princiers. |
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Senoneshttp://www.gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/te661/lo663/se899#sigProIdba1535f1b8 Photo : Humbert, CERPA 1998 |
L’entreprise prospère ensuite, sous d’autres raisons sociales, pour employer jusqu’à 2 000 personnes à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. À la fin du XIXe siècle et avec la croissance de la taille et du poids des machines, d’autres ateliers sont construits dans les jardins de l’abbaye, en rez-de-chaussée, bien visibles avec leurs toits à sheds. En difficulté après la guerre, en raison d’importantes destructions (le front était situe juste entre Moyenmoutier et Senones), l’entreprise est intégrée au groupe Boussac qui ferme alors les plus petites unités et concentre la production à Senones et Moyenmoutier. L’usine de Senones emploie encore 305 personnes en 1977 à la veille de l’effondrement du groupe Boussac. 20 ans plus tard, il n’y plus d’usines textiles dans le canton de Senones. Dans la ville même, les bâtiments comme l’église abbatiale et le château sont classés et devraient être mis en valeur avec la redécouverte de l’histoire très originale de la principauté de Salm. L’avenir des bâtiments plus récents à sheds, dont certains ont été détruits, est encore incertain. |