Lemberg, ainsi que Saint Louis, Goetzenbruck et Meisenthal, font partie de la « Communauté de Communes du Pays du Verre et du Cristal » dans le département français de la Moselle (Lorraine).

Les anciens sites de fabrication de verre en Lorraine et dans la Sarre recrutaient certes un grand nombre de mains-d'œuvre à Lemberg, mais le verre n’y fut fabriqué qu’à partir de 1925. 

Le boulanger Théodore Heitzmann fonda en 1925 la « Cristallerie Lorraine de Lemberg ». On raconte que Heitzmann fournissaient les cristalliers du village voisin Saint Louis en pain.

Lorsque les cristalliers commencèrent à faire leur propre pain, Heitzmann installa un four à verre : « Si vous, cristalliers, pouvez faire du pain, moi, boulanger, je peux faire du cristal. » 

Il embaucha vingt ouvriers, la plupart d’entre eux étaient des verriers de Saint Louis. Grâce à eux, il réussissait à fabriquer du « Cristal haut de gamme » (24 à 30 % teneur en plomb), à savoir un cristal d’une excellente qualité.

En 1926, il employait plus de cent ouvriers. Dès le début, Lemberg se spécialisa dans la fabrication de verres et de services de table, comme en témoignent les multiples variantes de Römer conservées, un verre plusieurs fois doublé et poli.

Certains des croquis conservés suivent les modèles de Saint Louis ou de Wadgassen.  

Verriers, Cristallerie Lorraine 
Source : Maison du verre et du cristal

Expansion
L’histoire de la Cristallerie Lorraine après la Seconde Guerre mondiale est exemplaire pour les manufactures lorraines encore en activité : 

Au début, Lemberg livrait une partie de la production, entre autres du verre brut, à la Sarre voisine, dans un atelier de polissage à Wadgassen. Dès 1949, tous les grands magasins de Paris, à savoir le Bon Marché, les Galeries Lafayette et la Samaritaine faisaient partie de la clientèle.

Dans les années 1950 et 1960, l’exportation fut renforcée : 30 - 40 % de la production étaient livrés à l’étranger via des grossistes. Lemberg avait pu s’affirmer face à Saint Louis et Baccarat et obtint une succursale à Paris.

La cristallerie fut agrandie et modernisée. Le répertoire stylistique s’étendait de la pièce individuelle à la copie d’anciens verres.

Le déclin
Le premier effondrement eut lieu en 1968 : les prix de vente augmentaient au même rythme que les salaires et les charges sociales, qui constituaient alors 70 % du prix de vente d’un verre en cristal fait main. En même temps, l’intérêt pour ces produits chuta, notamment auprès des jeunes acheteurs.

Pendant la même période, la « Cristallerie d'Arques » (Pas-de-Calais) commença à produire 22 000 verres à pieds par jour selon un processus automatique. En 1973, l’entreprise ferma ses portes, 280 salariés furent licenciés.

La période Lalique
En 1976, Joseph Grébil, ancien salarié de la cristallerie, tenta un nouveau départ avec la « Société nouvelle des Cristalleries Lorraines ». Il recruta quarante personnes, reconquit une partie des anciens clients de Heitzmann et acquit les stocks de l’ancienne cristallerie.