Wallerfangen
KE023 Faïencerie de Wallerfangen
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Faïencerie de Wallerfangen1789 - 1931 D-66789 Wallerfangen Faïencerie fine, porcelaine |
Assiette en terre de pipe à décor imprimé premier tiers du 19e siècle, coll. Christian Leclerc Emaux d'art de Longwy Photo : © Christian Thévenin |
Emile Decker
En 1790, Nicolas Villeroy et Jean Thiebault propriétaires d’une manufacture de faïence à Frauenberg près de Sarreguemines décident de transférer leur entreprise à Vaudrevange près de Sarrelouis et de s’associer à Heinrich Kaiser. Le sieur Villeroy dirige l’entreprise. La production consistait en cailloutage. Beaucoup des ouvriers viennent de Frauenberg. L’effectif au début de l’implantation à Wallerfangen comporte à peu près 23 personnes. Les débuts furent difficiles, l’entreprise ne se révèle pas très rentable. Le 15 mai 1797 Nicolas Villeroy rachète la part de ses associées et devient le seul propriétaire de l’entreprise. Il va opter pour le charbon. Vers 1800, l’entreprise possède deux fours à bois pour la cuisson de la glaçure, et deux fours à charbon pour la cuisson du biscuit. Elle emploie 39 ouvriers et 43 manoeuvres et possède un moulin de cailloutage à Wadgassen. Nicolas Villeroy, entre 1803 et 1813, engage des ouvriers anglais qu’il recrute dans le camp de prisonniers de Sarrelouis. On fabrique essentiellement de la terre de pipe puis de la faïence fine. Certaines productions sont recouvertes d’une glaçure opacifiée à l’étain. Les décors sont longtemps peints de fines frises. Une assiette d’échantillon de Wallerfangen est conservée au musée Villeroy et Boch de Mettlach : elle nous fournit la gamme des motifs en usage au début du XIXe siècle dans cette manufacture. |
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Buste de Nicolas Villeroy, en parian milieu du 19e siècle, Musée de Sarreguemines http://www.gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/ce959/sa1027/wa1034?task=view&id=2142#sigProId413d805646 Photo : © Christian Thévenin |
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Assiettes aux échantillons debut du 19e siècle, Wallerfangen, Keramikmuseum Mettlachhttp://www.gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/ce959/sa1027/wa1034?task=view&id=2142#sigProIdc49b584367 Photo : © Christian Kahnke |
D’autres décors apparaissent : des fleurs rustiques, des bouquets à la manière des faïences lorraines contemporaines. En 1816 Nicolas Villeroy décide de se retirer et de confier la gestion de l’entreprise à ses enfants ; il se réserve la gestion de la part de sa fille Caroline aveugle. Louis, le second de ses fils, est désigné comme directeur. Un atelier d’impression est installé dans l’usine en 1825-6. C’est un anglais, John Leigh qui le dirige. En 1828 l’ingénieur Auguste Jaunez fut engagé, ses connaissances techniques furent déterminantes dans le développement de la production : il introduisit l’utilisation des fours circulaires à Vaudrevanges. Il effectua des voyages en Angleterre et embaucha des ouvriers anglais. Louis Villeroy meurt en 1830. Son frère Charles Ambroise prend sa relève. Pour faire front contre l’introduction des faïences anglaises, la famille Villeroy se rapprocha de celle des Boch de Mettlach et de Septfontaines; en 1836 une fusion des deux entreprises est décidée sous la raison sociale Villeroy et Boch. |
La société profitait des nouvelles dispositions douanières : depuis 1834, le Zollverein met la quasi-totalité des états allemands en accès libre en supprimant pour cette zone les droits douaniers et ouvrant ainsi un important marché à Villeroy et Boch.
A partir des années 1850 on produit une très belle porcelaine tendre dans laquelle on introduit des os calcinés d’animaux à la manière de la Bone China anglaise. La manufacture connue dans la seconde moitié du 19e siècle des difficultés malgré les qualités d’Alfred Villeroy qui dirige l’entreprise entre 1841 et 1873, secondé jusqu’en 1861 par Auguste Jaunez. L’entreprise n’est pas reliée au réseau ferré, ce qui constitue un handicap sérieux. Le commerce se développe cependant et le nombre d’ouvriers passe de 418 en 1861 à 900 en 1893. On fabrique beaucoup de vaisselles en utilisant pour le décor des techniques d’impression avec des plaques de cuivre ou des pierres lithographiques. Parmi les artistes les plus réputés de l’époque il faut citer Philippe Muller. |
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Elements d'un service à dessert, Faïencerie de Wallerfangen, coll. privéehttp://www.gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/ce959/sa1027/wa1034?task=view&id=2142#sigProId1a8d5f0c75 Photo : © Christian Thévenin |
Au 20e siècle les difficultés s’accumulent : la guerre de 1914-1918 met l’entreprise au ralenti ; en 1919 comme Mettlach Wallerfangen est rattachée économiquement à la France ; elle doit affronter la concurrence des nombreuses faïenceries. La crise économique qui touche le monde en 1929 aggrave la situation de l’entreprise. Les dirigeants de Villeroy et Boch préférèrent la fermer en 1931. |
Adler B. 1991 : 200 Jahre Keramiktradition Vaudrevange/Wallerfangen 1791 bis 1991, Mettlach, 130 p.
Adler B. 1995 : Wallerfanger Steingut, Sarrebruck, 2 vol., 301 et 541 p.
Amsterdam, Rijksmuseum, 1977-1978 : Catalogue de l’exposition Villeroy et Boch 1748-1930, Deux siècles de production céramique, 203 p.
Thomas T. 1974 : Rôle des Boch dans la céramique des 18e et 19e siècles, Inst. Sup. d’Histoire de l’Art et d’Archéologie université de Liège - Thèse de Doctorat, Sarrebruck, 310 p.
Manderen, 2003 : Catalogue de l’exposition Entre Moselle et Sarre, l’aventure céramique de Villeroy et Boch, 1748-2003, Editions Serpenoise/ Conseil Général de la Moselle, 110 p.
Villeroy et Boch 1998 : 250 ans d’histoire industrielle en Europe 1748-1998, Mettlach, 192 p.